Supplément n°7 au Cahier de l'ASER - 2000 - 227 pages - 18,50 €
IMPLANTATION, ORGANISATION ET ÉVOLUTION D'UN SANCTUAIRE PRÉHISTORIQUE : LA HAUTE VALLÉE DU CARAMI
par Philippe Hameau (et collaborateurs)
Vingt ans de relevés, de prospections et de fouilles dans les gorges du Carami ont considérablement modifié la vision que nous avions de la fréquentation des lieux, de la Préhistoire à nos jours, sur la foi des travaux menés par André Glory en 1948. Treize abris sont ornés de peintures schématiques, datables du IIIe millénaire avant J.C.. Celles-ci représentent des personnages masculins, des quadrupèdes, des signes solaires et l'idole, cet être qui semble faire figure de déesse au Néolithique. Certaines grottes sont à la fois ornées et sépulcrales. A la Baume Saint-Michel, les artistes ont certainement bivouaqué, chassant et taillant le silex. L'étude de cet ensemble de sites archéologiques montre un choix réfléchi des abris peints parmi une multitude de lieux susceptibles d'être ornés. On distingue un groupe central de sept petits abris, complémentaires par les thèmes picturaux exprimés, et des abris plus vastes, plus décorés, aux deux extrémités des gorges. Au Moyen-Age, on christianise les lieux, édifiant une chapelle dédiée à Saint-Michel et bouleversant les anciennes sépultures. A cette époque aussi, on grave et peint d'autres signes sur les parois des plus grands abris. Les gorges perdent leur statut de sanctuaire à la fin du Moyen-Age quand les Tourvains vont chercher l'eau du Carami tout au sud de leur territoire pour actionner différents moulins.