En 1968, je m’inscris en thèse de doctorat, sous la direction du Professeur Jean Joseph Blanc, qui m’accepte dans son Laboratoire de Géologie Marine à la Faculté des Sciences de Marseille/ Luminy. En 1975, j’accompagne mon Professeur sur le terrain dans le massif de Marseilleveyre, aujourd’hui « Parc National des Calanques ».
Nous étions à la recherche de preuves géologiques d’une hypothétique "sur-face d’érosion", au lieu-dit Plan de Coulon ou Plateau de l’homme mort, un des points culminants du Massif. Ayant cherché toute la matinée, sans rien trouver, nous décidons de rejoindre la mer par le Grand Malvallon, en empruntant un vallon annexe le Malvallon Sud, un peu raide et sauvage. C’est dans ce ravin que la rencontre a lieu. Face à nous, remontant le ravin, un mouton. Tous les trois nous marquons l’arrêt tout en nous observant. Rencontre de quelques instants, j’ai le temps de photographier l’animal, il se retourne et disparaît.
Je demande au Professeur : que va chercher ce mouton sur le plateau de l’homme mort ?
Après un court silence, il me répond : peut-être Saint Exupéry.
Raymond Monteau
Un rendez-vous manqué
Des membres de L’ASER savent que je suis titulaire d’une maîtrise de géographie physique sur « La vallée du Gapeau en Provence calcaire ». Ils ignorent sans doute que ce diplôme a été l’occasion d’un rendez-vous manqué avec Jean-Joseph Blanc.
Je m’explique. Pour mener à bien mon travail, j’avais besoin d’une carte géologique au 1/50. 000. Celle alors disponible, dressée dans les années 1930, était bourrée d’imprécisions sinon d’erreurs, si bien que je ne pouvais guère avancer dans mes recherches. Je m’en suis ouvert à mes Directeurs de Maîtrise, les Professeurs Maurice Julian, de l’Université de Nice où j’étais inscrit, et Jean Nicod, de l’Université d’Aix auteur de la thèse « Recherches morphologiques en Basse Provence calcaire » dont le périmètre incluait mon terrain de maîtrise. J’ai appris qu’une nouvelle carte géologique « Cuers » au 1/50.000 était en cours d’élaboration par les professeurs de géologie de l’Université de Marseille. Grâce à l’intervention de mes deux professeurs auprès du Professeur Maurice Rouire, coordinateur de la nouvelle carte, j’ai pu en consulter les minutes encore inédites, les copier et véritablement me mettre au travail. Mon diplôme a été soutenu en 1973, la nouvelle carte a été publiée en 1974. Or, J.J. Blanc en était un des auteurs : il avait relevé, avec minutie, les affleurements du Trias sur le terrain avant de les reporter sur la carte.
Ce que j'ignorais alors, c'est que le Professeur J.J. Blanc et son épouse, propriétaires d’une villa au récent lotissement de La Capelière à Méounes, fréquentaient, quasiment toutes les fins de semaine, l’épicerie de mes parents, sise sur la place de ce village, et avaient fini par nouer des relations de sympathie avec mes parents. Ceux-ci n’ont appris que plus tard que Mr Blanc était professeur de géologie à l’Université de Marseille, de même celui-ci n’a su que bien après que le jeune magasinier de l’épicerie de Méounes avait fait des études de géomorphologie.
Voilà pour le rendez-vous manqué…que j’ai beaucoup regretté !
José Tomas
Rencontres imprévues
Dans les cours de Préhistoire que je suivais comme étudiant à Paris-Sorbonne, une heure avait été consacrée aux travaux d’un chercheur qui proposait de nouvelles méthodes pour dater certains événements souterrains : cisaillement de colonnes stalagmitiques, fissures pariétales, etc., en lien avec d’anciennes secousses sismiques. Dans un milieu universitaire très parisianiste, j’étais ébloui que l’on qualifie de novateurs les travaux du professeur marseillais, Jean-Joseph Blanc. Toutefois, je ne m’attendais pas à rencontrer Jean-Joseph Blanc un jour, sauf pour un échange professionnel dans le cadre de mes fouilles. Or, il était présent à la cérémonie d’inauguration de la chapelle Saint-Michel, le 29 septembre 1990 : des membres méounais lui avaient vanté les mérites de notre association. Il était accompagné de sa femme, Laure Blanc 1, dont j’avais également entendu parler en cours pour ses travaux sur les foraminifères. Rapidement, J.J. Blanc s’est investi dans les travaux de l’ASER, conférences, sorties, articles, et en est devenu le Vice-Président Technique pour la géomorphologie. Le plus étonnant était nos nombreuses rencontres, jamais concertées, sur le massif d’Agnis, dans les gorges du Carami ou autour du Vieux-Mounoï. Il était avec Laure, je prospectais avec ‘Ada. Nous échangions bergeries ou abris peints contre "chicots dolomitique" (c’était sa dénomination). Je lui dois beaucoup de renseignements indispensables à mes recherches, ‘Ada aussi.
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[1] Le lecteur aura sans doute saisi le clin d’œil adressée à cette regrettée chercheuse dans l’intitulé de notre colloque à Rocbaron : l’Or blanc. Jean-Joseph Blanc le savait et avait apprécié même s’il était désormais éloigné du Var pour raison de santé
Philippe Hameau
La baguette de J.J.Blanc
Grâce à l'ASER, nous avons eu la chance et le plaisir d'assister à des conférences toujours très vivantes et enrichissantes de Monsieur Blanc. Et pour la petite histoire, nous avons le souvenir de la baguette qui lui servait à pointer sur les diapositives les lieux en rapport avec ses propos ... mais aussi de signifier qu'il fallait passer à la diapositive suivante en tapant fermement le sol avec cette baguette.
Monique et Jean Louis Bassail
Il est question d’arkose
Je n'ai pas de souvenir précis mais le 19 avril 2009 il dirigeait la sortie au rocher de Roquebrune. Hélas, dans mon album photo que je partage avec vous https://photos.app.goo.gl/59RY7GTaUoCbssCD9, on ne le voit que de dos. Il avait fait un grand schéma que Philippe tenait dans les mains. J'entendais pour la première fois de sa bouche le terme d'arkose 1. Dans un autre article, j'ai cité ses travaux.
Voici la modeste contribution d'une blogueuse, randonneuse, curieuse et membre de l’ASER
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1 L’arkose est la roche issue de l’altération et de l’érosion des granites et gneiss.
Nicole Despinoy
La photo d’une sortie
Je vous fais parvenir une photo prise à mon cabanon lors d'une sortie de l' ASER. JJ Blanc m'avait écrit un petit mot pour me remercier et pour me dire qu’il avait passé une excellente journée.
Je suis touché par sa disparition car je l'appréciais beaucoup pour ses connaissances et sa gentillesse.
Christian Murazzano